Carnet de bord 2012
Carnet de bord 2012
Mardi 7 août: HISARÖNÜ KÖRFEZI(golfe de Doris) - DATÇA (Port d’entrée)
Pour échapper au meltem qui doit souffler pendant plusieurs jours encore dans les îles grecques, nous partons de Nisos Tilos, direction Datça, à 25 milles.
DATÇA, port d’entrée, se trouve sur la côte turque à l’entrée de HISARÖNÜ KÖRFEZI(golfe de Doris), sur la côte turque.
Un NW F6 au départ devrait tomber progressivement à mi-trajet.
Nous partons vers midi et la météo est exacte: bon plein NW F6 avec une mer forte qui nous arrive de travers puis progressivement le vent chute on lâche les ris, on met le gennaker... puis le moteur mais c’est une véritable marmite jusqu'au cap Dalisa Yara Sasak où la mer se calme, on retrouve un vent NW F3... louvoyage sympa jusqu'à Datça où nous arrivons vers 17 heures.
La presqu'île de Datça est classée réserve nationale. Les montagnes couvertes de pins, de forêts d'Eucalyptus, d’ oliviers, de figuiers ou d’orangers tombent dans la mer.
Quel bassin de navigation sympa entre le Dodécanèse et la côte turque: distances courtes et avec des tas de possibilités pour se mettre à l’abri du meltem et profiter de mouillages plus calmes pour se balader, se baigner ou plonger.
Nous mouillons devant le port, dans le mouillage nord. Michel part faire les formalités pour l'entrée en Turquie mais tout est fermé... on verra demain! Toutefois, nous préférons rester à bord tant que les formalités ne sont pas faites.
Mercredi 8 août: KARAINCIR BÜKÜ
Il suffit de repasser une heure plus tard pour récupérer le tout... juste le temps de prendre le petit déjeuner et nous repartons avec Michel et Patrice récupérer les papiers, changer nos euros en livres turques, faire quelques courses et nous balader dans Datça... un pied en Orient... la langue, les minarets dressés vers le ciel, l’incessant manège des «gulets»...!
Période des figues oblige, il y a des étalages de partout sur les trottoirs... elles sont excellentes!
Ancienne petite ville de pêcheurs, elle a beaucoup de charme avec son joli port; c’est une petite ville touristique paisible. Il y un marché dans la rue principale, le samedi.
Petite anecdote «l’accueil turc»: nous cherchons une poissonnerie et demandons à une vieille dame à qui nous achetons quelques figues et olives. Ne parlant pas anglais et nous turc, un petit dessin de poisson suffira à nous comprendre. Le temps d’attraper un jeune passant et nous voilà partis avec ce jeune homme pour nous guider. Comme il parle anglais, on discute et on comprend qu'il n'est pas du tout de Datça, qu'il est en vacances... ce qui l’oblige à demander son chemin tout le long pour nous emmener jusqu'aux barques de pêcheurs... la gentillesse turque!
Il fait très très chaud et l'air est très sec... quand la brise souffle, on a l'impression qu’'un ventilateur d'air chaud souffle!
Au mouillage, on se trempe, on sèche, on se retrempe mais pour faire les courses à terre, on «coule l'eau»... aussi avant de retourner au bateau, on boit un petit coup avec Patrice sur le port tout en apprenant les premiers mots de turc... Teșekür Ederim (merci!-
De chaque côté du cap, 2 jolie petites baies (Perili à l'ouest et Karaincir à l'est ) aménagées avec club de vacances et restaurants.
Nous mouillons sur fond de sable et herbes dans 8 à 10 m avec 2 amarres à terre.
C’est un très joli mouillage de beau temps avec de très beaux fonds (poissons écureuils, murènes, petits mérous, sars...) et belle couleur de l'eau.
Pour se repérer sur les cartes, nous commençons à mémoriser quelques mots utiles:
«adalari : îles ; burun, burnu : cap ; bükü : baie ; sehir : ville ; liman : port ; kayasi : récif, rocher ; körfezi : golfe»
Jeudi 9 août:DEGIRMEN BÜKÜ
Nous partons, par petit temps, en fin de matinée du petit cap à l'ouest des îlots DARAINCI. Nous nous hâlons doucement 2 milles à l'est jusqu'à DEGIRMEN BÜKÜ où nous posons l'ancre pour un repas baignade...
Bain qui se transformera vite en leçons de plongeons et «canards» pour Sheyla... 3 «moniteurs » qui lui donnent des conseils «subaquatiques» tous en même temps!!!...
BRAVISSIMO !!!! DIPLOME DE DAUPHIN D'OR, DE PATIENCE ET TENACITE!
C’est un très joli mouillage à l'est de la baie près du cap BARABÜK. Les fonds de sable et herbiers sont de tenue médiocre mais le temps est superbe.
Au fond de la petite baie, il y a une petite plage sauvage et boisée.
Nous mouillons près du cap KARDALI BURNU sur fonds sable avec une ancre arrière pour nous maintenir dans l'axe, bien protégé du meltem (qui toutefois est très faible, brise NW à W en journée qui tombe le soir).
C'est un très beau mouillage sauvage avec une plage au fond de la baie. Michel va se balader à terre, derrière la plage, terrain défriché avec un petit bois de châtaigniers.
Nous nous retrouvons, tout seul au mouillage le soir... impression d'être tous les 5 au bout du monde comme si le temps était suspendu... un petit bonheur !
Dernier jour de nav pour Patrice snif, snif... nous faisons une halte dans la baie de Bençik avant de rejoindre KEÇI BÜKÜ et la marina.
Nav très sympa le long des falaises de roches rougeâtres avec des pics donnant parfois l'impression parfois de se retrouver dans le Grand Canyon que nous ne connaissons pas mais qui fait partie de l’imaginaire collectif grâce aux films américains!
La baie de Bençik est très profonde, petit fjord naturel: d’après Hérodote, les habitants de Cnide, dans l’Antiquité, auraient tenté vainement de creuser un canal comme mesure défensive à cet endroit où la péninsule Dorienne est la plus étroit. Une consultation de l'oracle de Delphes les aurait dissuadés mais ne serait-ce pas plutôt cette roche très dure!!!
En tout cas, l'endroit est superbe même si il est plus touristique que les criques sauvages d'où nous venons.
Au fond de la baie, sur la côte est, dans une petite anse, nous trouvons une plage aménagée verdoyante avec palmiers et quelques bungalows... très sympa.
Nous repartons dans l'après-midi pour rejoindre Keçi Bükü au fond du golfe Hisarönü.
Sur le cap, juste avant d'entrer dans la baie, de beaux hôtels luxueux surplombent la mer.
Nous mouillons sur fond de vase, juste au sud de MARTI MARINA avec une belle vue sur l'îlot dominé par les ruines d'un fort byzantin.
Patrice doit rejoindre Marmaris demain. Nous voilà partis à la recherche des renseignements pour le bus Keçi-Marmaris:pas de souci minibus toutes les heures à partir de 8 heures.
Nous mangeons dans un restaurant en dehors de la marina sur la côte est... restaurant-hôtel avec une petite table sur la pelouse, ambiance très sympa et très bon repas... last night pour Patrice!
Samedi 11 août: KAMERIYE ADA - KARASÜLEYMAN BÜKÜ
Ce matin, Patrice quitte Taoumé pour aller prendre le mini-bus sur la route au-dessus de Marti Marina, direction Marmaris... il va continuer son périple, à terre, en visitant des sites antiques : Ephèse....
Bon voyage! une bien belle rencontre, toujours de bonne humeur, enthousiaste... passionné d'Histoire qu'il sait si bien transmettre pour donner à tous l'envie d'aller plus loin!
Nous levons l’ancre et nous voilà repartis de notre côté avec Sandra et Sheyla.
Sandra se plonge dans le guide de navigation et choisit le prochain mouillage :
Nous mouillons dans la petite baie sur la côte ouest, KORKASU KÖYÜ, très beau mouillage sauvage aux pentes boisées descendant jusqu'à la mer. Mouillage de beau temps ouvert à l’ouest.
Les fonds descendent vite et il faut mouiller très prés de la plage dans 5 m d'eau et mettre une ancre arrière. Les fonds sont superbes et poissonneux: poissons écureuils, sars, perroquets, poulpes, poissons hachettes...
Deux aigles tournoient sur les hauteurs: ils sont magnifiques et majestueux... on ne se lasse pas de les regarder voler et planer!
Bravo Sandra... mouillage superbe!... mais il nous faut trouver un mouillage pour la nuit car la houle commence à entrer.
Nous traversons le golfe et mouillons sur la côte nord dans une petite baie à l'est de Bençik : KARASÜLEYMAN BÜKÜ.
Cette petite baie «en forme de cœur» a 2 criques, une au sud qui semble mieux protégée du vent dominant et une au nord avec une plage de galets devant laquelle nous mouillons surtout qu'il fait beau temps: juste un peu de houle qui tombe rapidement au coucher du soleil... le lendemain, ce sera un vrai lac!
Nous mouillons sur fond de vase dans 4-5 mètres. Les fonds ne sont pas très beaux mais le paysage est superbe: collines à la roche rouge et boisées avec de jolis pins de couleur vert clair qui contraste.
Dimanche 12 août: KUZBÜBÜ KÖYÜ - DIRSEK
Ce soir rendez-vous avec nos amis Christianne et Kurt et leur joli voilier DE KLOMP à DIRSEK .
Nous traversons le golfe jusqu'à l' ILE KAMERIYE que nous contournons pour passer au sud entre l'île et la côte, nous louvoyons dans ce joli passage et apercevons sur la côte sud de l'île, la vieille église grecque que nous avons cherché hier.
Il y a une petite plage où caïques et gülets débarquent leurs passagers qui se trouvent nez à nez avec 2 ânes et des chèvres qui viennent leur rendre visite.
Nous continuons sur la côte vers l'ouest et trouvons, pour le temps du repas une jolie crique
KUZBÜBÜ KÖYÜ. Nous mouillons dans 10 m sur fond de vase et herbiers.
Mouillage de très beau temps mal protégé du vent dominant mais il y a pétole, pour le moment!
Il y a de partout des petits murets formant des restanques : un véritable royaume pour les chèvres qui d’ailleurs ressemblent plutôt à des mouflons par leur corpulence!!!
Des figuiers tentent Sandra et Sheyla qui iront «marauder» quelques figues très très mûres et succulentes, on dirait presque de la confiture !
17h00 : on reçoit un sms de Kurt et Christianne qui sont à Dirsek … oups, on finit juste de manger !
Farniente pour Sheyla et moi... et baignade pour Michel et Sandra quand, sensation bizarre à bord et pour Sandra à l'échelle... on dérape, le vent se lève avec de la houle... il est temps de lever l'ancre avant de se retrouver posés sur nos quilles.
Une bonne brise de NW s'est levée et nous louvoyons jusqu'à l'entrée de DIRSEK, petite nav agréable.
Nous mouillons au SE dans la baie de Dirsek avec 2 amarres à terre., juste à côté de DE KLOMP.
Il y a des bateaux amarrés tout autour de la baie et l'endroit est vraiment sympa. Plusieurs petites barques passent pour vendre des produits mais avec toujours beaucoup de gentillesse.
Le restaurant a un petit quai où sont amarrés les voiliers d’une flottille, les équipages mangent avec leur bateau sous leur nez!
Nous passons une super soirée.
Le lendemain, vers midi, le départ sera un peu précipité alors que les équipages se sont un peu mélangés sur les 2 bateaux... un gros bateau à moteur lève son ancre et les nôtres par la même occasion sonnant l'heure du départ!
Nos routes divergent avec De Klomp... nous continuons notre route vers Marmaris.
Nous passons ATABOL BURUN ou cap APOSTOLI, en faisant attention à ATABOL KAYASI noté sur les guides nautiques pour avoir causé de nombreux naufrages...heureusement maintenant signalé par une balise de danger isolé.
Derrière Taoumé, il ne reste plus beaucoup d'eau et... Michel à pied.
L’endroit est superbe!
Le lendemain matin, nous achetons du poisson à un pêcheur et sa femme qui passent dans le mouillage avec leur barque. Ils ont vraiment peu de poissons et pas très gros (nous espérons que ce soit parce qu’ils ont vendu en route!)... nous prenons quelques rougets et des petits pageots.
Mardi 14 août: MARMARIS
Petits déjeuners, bains... et nous voilà repartis pour Marmaris!
Le départ de Sandra et Sheyla s’approche. Elles doivent prendre un ferry à Marmaris pour Rhodes.
Nous en profiterons pour faire modifier la liste d’équipages, nous sommes déjà «un peu» dans l'illégalité puisque nous ne l’avons toujours pas fait modifier au moment du départ de Patrice, nous étions trop loin d’un port d’entrée... on verra bien !
Nous partons du mouillage en fin de matinée et louvoyons jusqu'au cap ALABU par une bonne brise avec une mer agitée.
Passés ALABU BURNU, le vent se renforce mais la mer est plus calme et nous filons vent de travers le long de la côte Est du GOLFE DE MARMARIS. La côte est superbe, très découpée avec des îlots où les fonds remontent avec une eau couleur lagon.
L'entrée dans MARMARIS LIMANI, en passant entre les ÎLES NIMARA et KEÇI, est très belle.
La ville est très touristique mais elle a su garder son charme avec son château, ses galeries marchandes, ses mosquées et même si on est souvent accostés le long des quais pour des balades en caïques ou un repas au restaurant, c'est toujours avec un beau sourire et beaucoup de gentillesse.
Sandra et Sheyla sont parties prendre les renseignements pour le ferry pendant que nous faisons quelques courses, fruits, légumes et pâtisseries: des baklavas...plein de sucre et de miel... trop bons !
Journée très très chaude dès le matin 37°C et très très sèche (25% d'humidité)...
Nous partons dans une petite crique tranquille au nord de la baie de Marmaris, près de l'appontement de l'hôtel Pupa Yat.
Dans l'après-midi, on verra un dauphin s'aventurer entre la côte et Taoumé en faisant de superbes sauts et jouer dans l'étrave d'un zodiac parti du ponton avec à bord probablement des gars qui ont l'habitude, sifflet à bord pour l'attirer, appareil photo, caméra!
Assez joué, le dauphin sort de la crique et part rejoindre son compagnon ou compagne resté plus au large.
En fin d’après-midi, 2 vaches arrivent tranquillement sur la petite plage et viennent boire et se baigner dans la zone marécageuse où il y a peu de fonds... trop sympa !
La journée passe à toute allure et il faut rejoindre le port de Marmaris pour ne pas rater le départ du ferry... ces 15 jours sont passés à toute vitesse... comme à chaquue fois, un grand moment de bonheur et c'est toujours avec le cœur un peu gros que nous voyons partir Sandra et Sheyla... la tête plein de bons moments et souvenirs jusqu'à notre prochaine rencontre où nous aurons encore plein de choses à nous raconter !
Le lendemain, après leur départ, nous nous lançons dans la recherche des «coast-guard» pour les formalités... on pense d'un endroit à l'autre... personne ne sait très bien où il faut qu'on aille... et on finit par arriver au bon endroit (Harbour... sur le port en face de l'office de Tourisme), un grand détour dans la ville pour arriver pratiquement à notre point de départ !
Après quelques explications dans notre mauvais anglais, on ne peut pas faire les formalités tout seuls, il faut appeler un agent... sitôt dit, sitôt fait... il arrive et nous explique que nous ne pouvons rien faire sans « blue card » (carte « environnement » pour les eaux usées), carte que bien sûr nous n'avons pas.
Bref, il se charge de tout... on part faire un tour et 1 heure et demie après, tout est régl: 70 LT (35€) pour la blue card valable 1 an et 50 LT (25€) pour le changement d’équipage sur le transit log.
Ouf ! On est en règle...jusqu'à l'arrivée de Carole, notre fille, où il faudra tout recommencer... on verra bien d'ici là puis de toute façon, pas de souci même si ça prend une journée, on a le temps !
En tout cas, l’attente nous a permis de faire un tour dans Marmaris, de repérer tous les commerces pour avitailler, les ship, les bars avec wifi etc.... ça ne manque pas autour du port!
Le soir, avec la fraîcheur, la ville s’anime nous invitant à faire une petite balade sur le port... on reviendra d'ailleurs par le quartier boîtes de nuit, sympa à voir... en fait petite entrée donnant sur une cour... toutes les boîtes de nuit sont à ciel ouvert, les unes à côté des autres, chacune lâchant ses décibels avec des styles de musique différents... en passant dans la rue, c'est une sacrée cacophonie... à voir ou plutôt à entendre, trop rigolo!
Le lendemain, nous faisons quelques courses sur Marmaris (super pour avitailler plein de commerce: légumes, fruits, boucheries, supermarchés...) et essayons de trouver un filtre GO (près de la marina ship bien achalandés) sans succès (notre moteur bâbord fait des siennes, il cale de temps en temps).
Par contre, il est difficile de pouvoir faire le plein d'eau... la marina est sous Haute Surveillance, impossible d'entrer... nous demandons aux bateaux de promenade si nous pouvons leur acheter de l'eau et remplissons au moins nos jerrycans....au prix fort!
En fin de matinée, nous quittons Marmaris au prés par une légère brise de SE.
Turquie: De Datça à Marmaris
lundi 1 octobre 2012