Carnet de bord 2011
Après une journée de navigation, poussés depuis Malte par une bonne brise d’ouest, nous arrivons au Sud-Est Sicile et passons Capo Passero et son phare remarquable de loin. Au niveau du cap, le vent se renforce, contourne le cap... jolie glissade au bon plein jusqu’à Marzamemi, 30 noeuds de vent, une mer plate, un régal!
Nous contournons de grandes fermes marines installées entre cap Passero et Marzamemi avant d’arriver au port où peu de places sont disponibles... le défaut d’être trop gros! 
Nous décidons d’aller nous mouiller le long de la plage juste au nord de La Balata, passant devant «casa Rocca» sur son îlot, les vieux bâtiments rénovés de la Tonnara et le petit port empli de barques de pêche sur corps morts.
Ce petit village de pêcheurs est plein de charme situé autour de la Tonnara avec une petite place, église et vieux bâtiments qui nous projettent au temps de la pêche au thon qui devait faire vivre toute cette région... remplacée par le tourisme: la route des «tonnaras» fait d’ailleurs partie des parcours historiques tout le long de la côte est.
Samedi 9 avril:
Nous continuons doucement à remonter vers le Nord et nous arrêtons 3 milles au Nord de la Balata...quelle navigation!!!... mais l’endroit est sublime: Plage de Vendicari dans la réserve du même nom, Mouillage autorisé, la zone marine n’étant pas englobée dans la réserve... par contre, on n’aurait pas du mettre pied à terre pour rejoindre le sentier, mais on ne s’en est aperçu qu’une fois arrivé à l’entrée de la réserve!
Le sentier traversant la réserve serpente entre plage et étangs, au milieu d’une végétation luxuriante: ajoncs, roseaux, mimosas en fleurs, genièvres... Les étangs sont séparés de la plage par des petites dunes où la faune n’a rien à envier à la végétation. C’est le paradis des oiseaux qui nous offrent un spectacle fabuleux: hérons, foulques, canards, aigrettes, tadornes, flamands roses... et j’en oublie sûrement!
La plage est superbe et nous prenons plaisir à marcher sur les tapis épais de posidonies sèches... souvenirs de sensations et odeurs du temps où nos plages, elles aussi, en étaient recouvertes jusqu’au début de l’été!
En rejoignant par le sentier, l’entrée de la réserve au nord, nous arrivons sur une ancienne tonnara très bien restaurée et mise en valeur faisant face à la petite île de Vendicari avec sa maison en ruines, témoin de l’histoire de la pêche aux thons.
Nous passons 2 jours dans ce mouillage exceptionnel les jumelles rivées aux yeux... non, non, Michel ne guettait pas la «galinette italienne» comme dirait son fils... car la plage était déserte et pour cause... interdite!
Lundi 11 avril:
Une étape de 25 milles un peu plus longue que la précédente pour atteindre Syracuse par un vent de Nord Est Force 5... en plein dans le PIF et avec une houle croisée... on ne peut pas gagner à tous les coups!
Nous mouillons au nord ouest de la baie bien ancré dans la vase mais l'accès à la ville n’est pas facile du fait d’une zone militaire interdite, et d’une zone en travaux rendant difficile l’accostage avec l’annexe...
Surtout que le quai de la vieille ville Ortygie nous tend «les bras» gratuitement! 
Avec toutefois un clapot et une houle qui peuvent être inconfortables l’après-midi quand la brise se lève mais une bonne ancre, de la chaîne, encore de la chaîne et une bonne distance entre le quai et Taoumé nous permet de profiter pleinement des beautés de Syracuse... même si parfois les aller-retour avec l’annexe sont un peu acrobatiques!
Nous passons une petite semaine à Syracuse, ville superbe, chargée d’histoire.
Nous ne nous lassons pas de flâner dans les ruelles d’Ortygie, située sur une île du même nom venant du grec antique «ortyrux», «l’île aux cailles» ... nous apprécions sa diversité, d’une ruelle à l’autre: temples grecs, églises, palais de style baroque, ruelles arabes qui nous ramènent toujours au bout de notre promenade à la mer!
Journée balade en vélos le long du fleuve Ciane: et hop! on les sort de la soute, on les 
remonte, on gonfle... et nous voilà partis! ... direction l’embouchure du fleuve Ciane et sa réserve. Nous ne regrettons pas nos tours de pédales... tout le long du fleuve, la végétation est superbe, le papyrus pousse au milieu des frênes et des peupliers et sur les rives, les vergers d’agrumes remplis d’oranges et de citrons offrent des couleurs et des senteurs superbes.
Le ciel se couvre mais nous traînons encore sur les petits sentiers ... et ce qui devait arriver arriva... nous rentrons sous un bel orage... j’ai beau pédaler le plus vite possible avec mes «petites jambes», c’est la «saucée»!!!
Bien des merveilles nous restent à découvrir et à visiter à Syracuse mais nous en gardons pour le mois de juin où nous ferons à nouveau escale... et où Josiane, ma soeurette, et Albert nous rejoignent...
Alors, nous quittons Syracuse pour continuer vers Messine...
Sicile Côte Est: de Marzamemi à Syracuse
mardi 19 avril 2011
