Mardi 2 novembre: nous partons de Sliema au près par un vent d’ouest de 20 noeuds avec une houle «désordonnée» ... y a plus agréable comme traversée mais il fait bon, c’est bien appréciable.

Le port de Lampedusa situé au sud est de l’île est constitué de 2 bassins: cala salina destinée aux chalutiers et sur tribord, cala Palma. Ne trouvant pas de place dans les 2 bassins, nous n’osons pas accoster au quai qui se trouve entre les 2 bassins...très ouvert au large. Le vent ayant tourné sud avec une forte houle, nous préférons mouiller dans une petite crique bien abritée, située juste à l’entrée du port, cala Guitgia... histoire de passer une nuit calme!

Jeudi 3 novembre: la mer s’est calmée, nous accostons le long du quai dans l’avant-port... avec toutefois par précaution une ancre en patte d’oie côté bâbord pour nous écarter du quai en cas de houle... ce qui nous sera bien utile 48 heures plus tard!!!

Taoumé est bien installé... et hop! nous sortons nos 2 vélos et partons à la découverte de l’île... peut-être retrouver l’ambiance de Respiro, film d’ Emanuele Crialese, que nous a fait découvrir notre ami Jacques. Nous flânons dans la seule petite ville de l’île qui hors saison respire la sérénité, avec ses petites places et bars où on se retrouve pour discuter jusqu’à point d’heure. L’île de Lampedusa vit du tourisme et de la pêche; le port de pêche est occupé entièrement par les chalutiers pour cala Salina et par des barques et quelques voiliers pour cala Palma.

L’accueil de ces italiens du bout de la Méditerranée est chaleureux. Toujours prêts à rendre service comme Salvatore qui chargera vélo et bouteille de gaz dans son triporteur pour la transporter jusqu’au bateau... fera 3 voyages entre la boutique et Taoumé pour chercher des raccords et finira la tête dans la soute avant pour adapter raccords et bouteille.

 

Proche de la Tunisie et de la Lybie, Lampedusa est un point d’arrivée de migrants  traversant sur des embarcations de fortune, d’où une présence importante de la police et de ces bateaux à terre ; on ne peut s’empêcher de penser à ces hommes et femmes ayant bravé la mer pour fuir la misère et atteindre l’Europe... jusqu’à pour certains y  perdre la  vie.

Nous prenons le temps de découvrir Lampedusa à notre rythme, en vélos... presque toujours accompagnés de chiens «errants» très sociables! Le sud de l’île est découpé, formé de criques et de plages, tandis que le nord est très abrupt avec des falaises.  L’intérieur de l’île est très aride et caillouteux.

Coup de cœur pour Isola dei Conigli (lapins) très protégée, plage choisie par les tortues carettes comme lieu de ponte. La descente vers la plage se fait par un sentier aménagé dont l'accès est contrôlé en été. Afin de protéger la ponte des tortues, certaines zones de plage sont soit interdites, soit autorisées mais sans parasols. Le paysage est sublime: eau turquoise, translucide contrastant avec les couleurs de la roche.

Nuit de vendredi 4 novembre: des orages ont été annoncés pour la nuit. Nous doublons les amarres et nous écartons du quai en reprenant l’ancre côté bâbord sur le winch... En pleine nuit, l’orage éclate bien avec des vents violents et une houle impressionnante qui nous soulève et nous projette contre le quai. Erreur de notre part, les amarres doublées ne reviennent pas sur des taquets à bord et ils nous est impossible de les larguer pour s’éloigner du quai en se tractant sur l’ancre.

Un choc violent de la coque contre le quai nous fait redouter le pire et nous envisageons même de mettre les 2 kayaks entre Taoumé et le quai... mais heureusement l’orage passe et tout se calme. Nous sortons jeter un coup d’oeil au dégât causé par le choc: chance inouïe, le choc s’est effectué sur la cadène, c’est un morceau du quai qui a cédé! Heureusement, nous avions protégé avec 6 pare-battages imposants et 2 plats ce qui a permis aux autres de ne pas éclater.

Heureux d’aller finir notre nuit tranquillement!