La Tunisie

Départ de La Ciotat en soirée le 8 juillet 2008, direction La Galite... avec le désir d'aller jusqu'aux îles Kerkennah mais nous laissant aller aux charmes du Nord Tunisie , nous  ne descendrons pas plus loin qu'Hammamet....
Mais arrivons déjà jusqu'à la Galite après une traversée tranquille "pépère"!  Nous sommes étonnés de ne pas rencontrer de dauphins , baleines ou tortues durant ces 3 jours... par contre un banc de thons blancs (germons) nous accompagnent. Deux thons retrouvent les grands fonds aprés avoir cassé la ligne mais le troisième finira dans notre cockpit (ils ne peuvent pas gagner à tous les coups!).
 Il nous fera plusieurs repas en alternant les préparations pour varier les plaisirs: cuits au citron avec lait de coco, à la provençale, avec du saté, à l'huile d'olives.... nous ne sommes jamais à court d'idée pour nous régaler.

Le 11 juillet, nous arrivons de nuit à la Galite avec un rayon de lune bienvenu pour éviter les nombreux filets.  Notre arrivée en Tunisie est saluée par un violent orage  nous réveillant vers 4 heures du matin...nous voilà dans le cockpit à veiller jusqu'au petit matin!
Dans la matinée, nous avons la visite de deux gardes militaires, heureux de venir discuter et partager un moment avec nous; ils sont bien isolés, les seules visites étant les pêcheurs en été et les plaisanciers... l'hiver est bien long!
Nous repartons pour Bizerte où nous ferons les formalités d'entrée. Belle glissade par vent de travers avec un vent frais de NW , un régal!... qui rendra l'arrivée dans le port de Bizerte un peu acrobatique!
Lentement, nous quittons notre peau d'Européen pour nous adapter à la vie tunisienne et apprécier Bizerte que le tourisme n'a pas encore envahi.  
Vie rythmée par les appels des muezzins résonnant d'une mosquée à l'autre.

Nous apprécions cette vie intense dans les petites rues, sur le marché ou le vieux port, vie qui se poursuit très tard dans la nuit. Malgré l'agitation et  la foule, il règne une bonne humeur, une tranquillité et un accueil ponctué par un large sourire et un "soyez le bienvenu".
Pénétrer dans la médina et passer d'une rue à l'autre pour découvrir les différents artisanats encore bien vivants: menuisiers, cordonniers, forgerons, fabricants de tambours pour les fêtes....
Michel s'attarde à discuter métier avec les menuisiers qui nous invitent dans leur atelier. Plaisir pour Michel de voir encore fonctionner des machines choyées et qui pourtant auraient été réformées depuis longtemps chez nous!

Durant tout notre séjour en Tunisie, il sera facile de discuter librement de leur vie quotidienne,  leur métier....  mais il reste bien des sujets "inabordables, trop risqués" pour les Tunisiens  comme la politique. Il faudra vraiment que la confiance s'installe (une ou deux fois) et qu'aucun autre Tunisien ne soit présent pour oser aborder le sujet.


Aprés plusieurs jours passés à Bizerte, nous reprenons notre route .
Epaves fantomatiques de cargos posées sur la plage.

Bien protégé entre l'île Pilau et le Cap Farina
une petite halte,
 le temps d'une  baignade bien méritée!!!
Une petite halte au Cap Farina, le temps d'une baignade bien méritée!!! ... et nous repartons en fin d'après-midi pour Ghar-El- Mehl où nous nous mouillons devant le port.
 Au coucher du soleil, un petit tour dans ce port de pêche, où les pêcheurs s'affairent pour préparer les bateaux  qui partiront bien avant le lever du jour. Sur une des rives, des bateaux en chantier à toutes les étapes de construction attendent patiemment le jour de leur mise à l'eau.
 


Sidi Bou Saïd, toujours aussi belle, vêtue de bleu et de blanc mais ne nous y attarderons pas... elle est devenue "hypertouristique". 
Les taxis font un ballet incessant entre le port et le village haut perché ... et s'arrêtent au bord de la route pour vous prendre.... d'autant plus que l'escalier qui évitait la route est fermé par des chantiers de construction.
Et dire, qu'il y a 10 ans, nous avions eu du mal pour trouver un taxi nous permettant de nous rendre à l'aéroport de Tunis!!!

Il faudra revenir l'apprécier hors saison, peut-être a-t-elle gardée un peu d'authenticité?
Au niveau du Cap Bon, la végétation ne semble avoir fui les vents et les embruns mais l'Homme est tout de même arrivé à faire surgir du sol une espèce particulière: un champ d'éoliennes servant à  alimenter des pêcheries  isolées et le port de Sidi Daoud d'où sortent et rentrent selon les heures un flot de chalutiers ratissant les fonds du Cap Bon.... ce qui explique peut-être que le marché aux poissons à Bizerte était beaucoup moins achalandé qu'il y a 10 ans?
Nous passons le cap pour descendre plus au sud et  mouillons  pour la nuit dans un joli mouillage aux eaux bleues turquoise et au fond poissonneux près du  port de Ras-EL-Drek envahi par du varech  jusqu'au phare d'entrée.... d'où l'odeur chatouillant nos narines et les étraves de Taoumé selon les risées.
Nous sommes accueillis par le zodiac de la Garde Nationale: brève vérification des papiers  et surtout moment d'échange le temps d'une cigarette et d'une bière... et les voilà repartis aprés nous avoir laissé leur numéro de portable si besoin .
La Taoumette tire ses premiers bords en Tunisie... elle fait sensation avec son gréement et sa voile rouge...


Aprés en avoir informé les autorités, nous mouillons devant le port de Kelibia, port de pêche important d'où sortent à la tombée de la nuit des chalutiers tarctant une ou deux barques pour la pêche au lamparau.  Le long de la plage, des bateaux de pêche italiens attendent d'être approvisionnés et de remplir leurs cales.
Dans le port de Kelibia, un ponton accueille les passagers mais en cette saison, faut arriver plus tôt et accepter d'être à couple sur 2 ou 3 rangs.
Marina Jasmine Hammamet:
A notre goût MARINA TROP... trop nec plus ultra, trop propre, trop fermée, trop deshumanisée... un projet fou, monde créé de toutes pièces sans vie réelle en dehors du tourisme .... on y trouve bien sûr golfs à proximité et même une patinoire....

Bien que les taxis soient omniprésents, nous prenons le bus pour nous rendre à Hammamet où rapidement la discussion et les échanges se créent.
A l'entrée de la médina,  chaque commerçant essaie par tous les moyens d'attirer le touriste dans sa boutique mais.... avec un grand sourire, une petite dose d'humour et de bonne humeur... nous nous enfonçons un peu plus loin dans la médina et  découvrons des petites ruelles blanches où la fraîcheur excelle et où ne s'aventurent que les habitants.
Nous avons apprécié deux musées situés dans la médina: un sur les habits traditionnels et surtout le musée historique dar Khadija: scènes de vie des Phéniciens à nos jours, toit terrasse avec vue sur la mer et bien sûr thé à la menthe.
Le temps d'un repas au restaurant "Chez le Chef", le Chef (qualifié de "vieux monsieur grincheux" par le Petit Futé) nous fera vivre son histoire et l'histoire de la Tunisie "des français" à l'indépendance jusqu' à aujourd'hui... moment inoubliable (faut dire qu'on était seuls dans le restaurant) et nous ne repartirons que dans l'après- midi.
Contrastant avec la marina de Jasmine Hammamet,  pas de port à Hammamet, les barques de pêche sont tirées au sec sur la plage.


 Le temps passe.... et  les Iles Kerkennah sont encore loin mais nous ne regrettons pas d'avoir pris le temps de découvrir chaque étape... nous reviendrons pour découvrir le Sud Tunisien et les Iles Kerkennah qui nous font rêver!

Avant de traverser vers la Sardaigne,  nous profitons encore de quelques mouillages et surtout, une grande plage proche de Sidi Daoud à l'embouchure de l'Oued Mgai, d'une beauté sauvage .  Le temps de descendre les kayaks et nous marchons sur le sable qui nous paraît s'étendre à perte de vue.... Taoumé, de loin,  semble posé sur le sable ! 

Le soir, à la tombée de la nuit,
des ânes  guidés par leurs maîtres passent chargés de bois, seul signe qu'un village  doit se trouver à proximité. Mais où??
Nous repartons  pour Bizerte pour effectuer les formalités de sortie du territoire et pour le plaisir de se balader ou de manger dans des petits restos sur le port, de faire nos derniers achats au marché ou dans les boutiques , de boire une citronnade ou un thé au jasmin au café de la marina...pour prolonger encore un peu notre séjour!
Dernier joli mouillage sauvage avant la traversée à Ras-al-Dukara, cap entre Bizerte et Cap Serrat .
Faute de temps, nous ne pouvons remonter jusqu'à Cap Serrat qur nous aurions tant aimé revoir , dix ans aprés, notre passage car nous n'avons oublié ni le mouillage, ni l'accueil de ses jeunes habitants avec qui nous avions partagé parties de foot, de pêche et balades!

... SUITE CROISIERE TUNISIE 2010-2011